Après avoir essuyé quelques gouttes de pluie durant la nuit, c’est sous un soleil radieux que nous nous réveillons en ce jeudi matin. Sachant que la nuit précédente a été courte pour tout le monde, nous avons le luxe d’étirer celle-ci jusqu’à 7h30, voire 8h. Ce sommeil récupérateur nous fait un grand bien… sauf pour quelques uns qui ont eu maille à partir avec les insectes piqueurs. De fait, il semble que cette région en soit un terreau hautement fertile, non seulement en ce qui a trait à leur quantité mais aussi à leur variété: maringouins, mouches noires, brûlots, taons à cheval, mouches à chevreuil, frappe-à-bord et autres insatiables volatiles de la sorte nous assaillent de toutes parts.
Gros petit-déjeuner d’oeufs et bacon puis c’est l’heure de la clinique d’apprentissage des techniques de canotage. Julie et Caylin nous partagent alors les secrets du portage et du pagayage efficaces. L’exercice le plus ludique sera sans aucun doute le dessalage forcé : cris mêlés de fous rires accompagnent les pagayeurs tandis qu’ils renversent leur canot afin de pratiquer différentes techniques de récupération. C’est également au cours de cet exercice qu’Adriana perdra ses lunettes. Qu’à cela ne tienne, Steven et Mario feront d’eux de véritables gentlemen et retourneront au lac pour scruter le fond de l’eau à la recherche desdites lunettes. Une bonne demie-heure d’investigation avec masque et tuba permettra effectivement à Steven de retrouver au fond de l’eau des lunettes…qui n’appartiennent pas à Adriana!
L’après-midi sera quant à elle consacrée à la préparation finale des bagages. Bien souvent à regrets, nos pagayeurs doivent laisser derrière des pièces de vêtements qui leur donnent fière allure au centre-ville mais qui ne seraient d’aucun intérêt en forêt. On finira également d’empaqueter nos 450 livres de bouffe d’expé avant d’aller faire un longue baignade dans les eaux chaudes et miroitantes du lac Racine, veritable paradis de pêche.
En soirée, on échange. Les objectifs de groupe meublent l’essentiel des discussions. Nos pagayeurs nous laissent savoir que ceux-ci sont de compléter l’itinéraire de 140km prévu, de travailler en équipe pour y arriver, de communiquer efficacement, d’accepter la vitesse d’apprentissage des autres, de vivre en harmonie avec les gens et la nature, et finalement, de se laisser inspirer par les autres. Quant aux objectifs personnels, les participants sont invités à les coucher sur papier, les mettre dans une enveloppe, la cacheter et remettre le tout à Catherine et Michel.
Au fil des discussions, on en apprend également davantage sur tous et chacun : Noémie qui se passionne pour la neuro-psychologie, Roxanne qui hésité entre intégrer le marché du travail et poursuivre ses études à la Maîtrise ou encore Francis qui sera aux jeux du Canada en août et qui vise les jeux paraolympiques de Rio en 2016 dans les épreuves de sprint en fauteuil roulant – faut voir les épaules et les biceps du bonhomme…moi je le veux comme équipier dans mon canot pour le grand départ de demain matin!