La journée de dimanche - notre troisième journée d’expé - commence plutôt tranquillement. Anik, fidèle à ses habitudes, est la première à venir s’asseoir autour du rond de feu. Mario vient la rejoindre quelques instants plus tard et lui montre comment faire un bouquet composé de petites branches sèches et d’une bonne quantité d’écorce de bouleau afin de bien repartir le feu de la veille. Une fois que c’est fait, le feu accueille chacun d’entre nous avec sa chaleur à mesure que nous nous agglutinons autour de lui.
Les conversations qui accompagnent nos gaufres couvertes d’un délicieux coulis aux petits fruits ce matin tournent étrangement beaucoup plus autour des futurs poissons que nous taquinerons dans quelques heures. Aujourd’hui sera notre première « vraie » journée de pêche et ça se sent.
Les petites truites n’ont qu’à bien se tenir
Avant de nous diviser en groupes de pêche, André nous avertit que nous ne verrons plus les rivières de la même façon. Il prédit même que nous allons nous arrêter sur les ponts pour analyser les différents cours d’eau se présentant sur notre chemin. Les autres usagers de la route en sont maintenant avertis.
En se rendant sur le bord de l’eau équipés de nos waders, nous ressemblons à s’y méprendre à de vrais professionnels de la pêche. Tout porte à croire qu’Isabelle devra travailler fort pour conserver son titre fraîchement acquis de meilleure moucheuse au monde.
Comme de fait, dès que les lignes sont à l’eau, les moucheurs passent à l’attaque. Sophie passe même proche à deux reprises d’attraper une truite en utilisant la mouche qu’elle a confectionnée au début de l’aventure.
Il faut toutefois admettre que pour d’autres participants, les premières minutes de pêche sont un peu plus chaotiques. Julie semble tout avoir oublié tandis que Catherine B se fait peur à elle-même en perdant de vue sa propre mouche dans les airs.
Un peu plus haut sur la rivière, Catherine prend son courage à deux mains et marche périlleusement sur les roches avec l’objectif de se rendre à une fosse prometteuse selon les dires d’Isabelle.
Quelques minutes plus tard, Annik croit choisir le bon moment et le bon endroit pour faire une petite pause pour soulager un besoin naturel, mais l’hameçon de Pascale, moucheuse pourtant aguerrie, vient se perdre dans les branches à côté d’elle juste quelques secondes avant que moi-même j’arrive sans l’avoir vue avec mon appareil-photo. Ce n’est pas toujours facile de se soulager en expé.
Mentionnons aussi, la témérité de Monica qui, après avoir traversé la rivière en marchant, ne cesse de se promener à travers les roches glissantes, m’obligeant à la poursuivre pendant de longues minutes pour obtenir un cliché satisfaisant.
Bref, une bonne matinée de pêche à la truite qui finalement aura permis à tout le monde de sentir les vibrations d’une truite qui mord l’hameçon.
Un après-midi sous le signe de la baignade
Nous prenons une petite pause de la pêche en après-midi afin de profiter de la belle température pour faire un bain de forêt, une pratique japonaise liée à la pleine conscience consistant à marcher dans le bois sans véritable destination tout en étant très attentif aux différents stimuli qui viennent interagir avec nos sens.
Roberto, grand moucheur qui s’auto-définit comme un artiste raté, en profite pour dessiner un peu et encourage le groupe à porter une attention particulière aux couleurs qui l’entoure.
S’ensuit une autre petite période de pêche durant laquelle Julie, contre toutes attentes, attrape une belle petite truite.
De son côté, Sophie continue sur sa lancée et réussi à faire prendre un poisson de 12 pouces ou plutôt 12 centimètres tout dépendant de vos sources. Mention spéciale ici à Mylène qui a dû porter main forte à une Julie surexcitée pour sauver ledit poisson en détresse afin de le remettre à l’eau. Un beau travail d’équipe.
Nous terminons cet autre après-midi de rêve en se baignant dans la rivière question de nous rafraîchir et de diminuer les odeurs potentielles qui pourraient commencer à se développer.
Une fin de journée classique et réconfortante
De retour au campement, nous terminons cette journée comme nous savons maintenant si bien le faire. C’est-à-dire en mangeant un délicieux repas et en discutant pendant des heures autour du feu.
À mesure que le feu diminue d’intensité, nos experts-moucheurs vont un à un se coucher et profiter de ce lieu enchanteur pour une dernière nuit.
Jean-Mathieu, qui lui aussi s’en va de ce pas se coucher
Blogueur et photographe pour la fondation Sur la pointe des pieds