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Auteur

Valerian Mazataud

Pour la deuxième nuit consécutive, nous dormons au camp de Craig’s Creek, juste à côté de la rivière du même nom. Nous occupons trois des cinq tentes du camp. La plus grande sert de dortoir aux gars de l’expédition, onze participants et deux mushers. C’est aussi là qu’on se réunit pour cuisiner, manger, ou juste relaxer. Dans une deuxième tente, un peu plus petite, dorment les trois filles participantes, ainsi que Chantal et Karly, les deux autres mushers. Enfin, dans la troisième tente, se trouve tout le reste des adultes. On est un peu serré, et il faut bien faire attention à ne pas égarer ses affaires, mais l’ambiance y est vraiment agréable.

Pour nous chauffer, nous disposons d’un poêle à bois, qui est très efficace, mais qu’il ne faut pas oublier d’alimenter régulièrement, même la nuit pendant que tous les autres dorment ! Pour alimenter la bête il faut donc… du bois. En forêt, ce n’est pas ce qui manque, ça tombe bien, mais le couper et le transporter, c’est une autre histoire. Aujourd’hui, nous avons accompagné Seppe, qui a abattu un arbre à la scie à chaîne, avant de le débiter en morceaux plus petit. Ensuite, on charge les tronçons sur un des traineaux et nous prenons la place des chiens. On tire et on pousse notre fardeau jusqu’au camp, où il reste à le décharger, et à le découper en plus petits morceaux. Enfin, il reste à répartir les bûches dans chaque tente.

Oui, la vie dans le bois n’est pas simple, tous ces petits conforts qui nous semblent si naturels à la maison, ici, il faut les gagner. L’eau par exemple. Plutôt que de tourner un robinet, nous devons… casser la glace de la rivière avec un pic, puis remplir un seau, puis des bidons. L’eau a une drôle de couleur jaune, mais ça ce n’est pas grave, c’est juste les minéraux. Par contre, pour être sure qu’elle est bien potable, nous la laissons bouillir durant plusieurs minutes. Ensuite, elle sert à faire de délicieux chocolats chaud et à remplir nos gourdes.

Parce que, en hiver, il faut beaucoup boire, surtout que nous faisons beaucoup d’efforts. Aujourd’hui, nous n’avons pas arrêté de courir. Comme nous revenions au camp le soir, nous avons pu y laisser les bagages et avons parcouru 27 km à une moyenne de 9 km/h ! Par contre le paysage était tellement vallonné et la neige tellement épaisse qu’il nous fallait sans arrêt descendre de nos traineaux et courir en poussant pour aider les chiens. Un méchant défi avec nos habits d’hiver et nos grosses bottes. La récompense de tout ça, c’est un paysage, incroyable, époustouflant à chaque virage.

Ce soir, nous avons fait un grand feu et Seppe nous a proposé de parler de nos meilleurs souvenirs de la journée. Pour beaucoup, ce sont les paysages qui resteront gravés dans leur mémoire. Pour d’autres, comme Elliot, ce sont les longues heures passées à parler de tout et de rien sur le traineau. Pour Esteban, c’est l’occasion de superviser le décrochage des chiens de tous les traineaux qui est resté un moment marquant, « l’occasion de prendre des responsabilités ». Et bien, pour beaucoup, comme Brandon, les chiens restent la chose la plus marquante. « Ils sont tellement « cute » que je dormirais avec ! »

Voilà, il continue à neiger encore et encore, demain, nous aurons encore de la belle neige fraîche  pour continuer notre route vers de nouvelles aventures.

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