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C’est confortablement assis devant la majestueuse rivière des Outaouais que j’écris cet avant-dernier blogue. Le soleil se repose la tête sur l’épaule des collines de l’escarpement rocheux typique de la rive nord de cette vaste vallée. Une brise catabatique me caresse le visage et tient les moustiques éloignés. Seul un doux ressac soutenu occupe l’environnement sonore. Je sors tout juste de la douche et je porte enfin des bas secs. Je porte enfin des bas secs. Je porte enfin des bas secs. Je dois même le répéter à haute voix pour y croire. Je goûte pleinement à ces bonheurs pratiquement oubliés au fil des derniers jours. Je me sens privilégié.
À distance, j’observe les participants. Ils sont magnifiques. Radieux. Inspirants. Si on fait abstraction de leur épisode de cancer, plusieurs affirment qu’ils viennent de grimper leur Everest. De fait, ce ne fut pas une expédition de tout repos. Certes, nous avons eu le soleil, les plages, les rapides où l’on pouvait pagayer, l’amitié, la solidarité, l’entraide, la bonne bouffe et bien d’autres. Mais aussi, il y a eu la pluie, les courbatures, les portages, les ampoules, les bas mouillés, les moustiques, les matins qui se pointent trop tôt et sûrement d’autres. Il y a eu des moments de découragement, des moments de doute, des larmes et des envies de tout laisser tomber. Mais surtout, il y a eu des moments de pure joie, des moments de fierté sans borne, des rires aux larmes et des envies de ne jamais mettre fin à ce qui est en train de se passer.
Les pourpres du crépuscule ont maintenant laissé place au noir d’encre de la nuit. Notre journée s’achève lentement autour du feu qui crépite. Tout autour, on se rappelle nos meilleurs souvenirs de la semaine et aussi les anecdotes du jour. Celles-ci sont particulièrement croustillantes, sachant que nous avons troqué la rivière Noire et nos canots pour des rafts et la rivière des Outaouais.
Nous profitons de ce dernier rassemblement en milieu naturel pour partager une tradition que nous avons à cœur à la fondation. L’une des cordes que nous avons utilisées durant l’expédition sera coupée en bracelets qui seront distribués à tous et chacun. Il s’agit là d’une métaphore qui nous rappelle les liens qui nous unissent dorénavant.
Demain nous prenons la route du retour pour retrouver nos proches. Nous aimons croire qu’il ne s’agit pas là de la fin de notre expédition. Il s’agit surtout du départ d’un nouveau voyage.
J-Charles Fortin, photographe et blogueur pour la fondation Sur la pointe des pieds
L’expédition sur la rivière Noire est présentée par la Fondation Bon départ de Canadian Tire du Québec