C’est à 9 h 30 ce matin qu’Aminata, Janny, Samuel, Yan, Esteban, Alex et Nicolas, accompagnés d’une équipe de bénévoles et de facilitateurs thérapeutiques de la fondation Sur la pointe de pieds, ont quitté Montréal en direction du réservoir du Poisson Blanc en Outaouais. Cette bande de jeunes s’y rend pour vivre une aventure de trois jours et deux nuits en naviguant au rythme de leur pagaie. Deux rabaskas leur serviront d’embarcations. La réalisation de cette aventure est sans contredit leur objectif commun. Cependant, d’autres objectifs motivent leur présence au rendez-vous. Certains parleront d’un moment pour avoir du plaisir, d’autres pour établir un contact privilégié avec la nature, aussi pour casser la routine, pour vivre le moment présent ou encore pour partager un parcours de vie qui ne semble pas être exactement celui qu’ils auraient souhaité. Doucement, normalement, quelques minutes après le départ, ils sont déjà amis.
Le trajet pour se rendre à bon port fut paisible. Marc-André, notre conducteur et co-leader de l’expédition en a profité pour faire découvrir au groupe sa passion pour les chemins de fer. Tellement, qu’il s’est arrêté devant tous ceux que nous avons croisés. Un vrai passionné! Ceci nous a bien amusés.
L’accueil à la base plein air (Air-Eau-Bois) fut très chaleureux. L’auberge où nous dormirons ce soir est parfaite. Nous pourrons y passer une très bonne nuit et prendre une dernière douche de la fin de semaine. Le salon est très grand et du coup, parfait pour les rassemblements de groupe. Justement, c’est à cet endroit que Catherine, le grand manitou de l’expédition, donne les consignes de base pour que le voyage se passe le mieux possible. Elle parle de sécurité, de gestion vestimentaire, de nourriture, d’anorak de pagaie, de petite doudoune et de sac étanche. Bref, elle s’assure de diminuer les inquiétudes de chacun et de rendre tout le monde confortable… et ça fonctionne.
Cet après-midi, nous pratiquons les mouvements de base de pagaie et la coordination de nos gestes dans l’embarcation afin qu’elle puisse filer comme un drakkar. Pour commencer, nous devons transporter les rabaskas sur la rive. Malgré des déplacements individuels laborieux pour certains, tous, sans hésitation, coopèreront à sa mise à l’eau. Enfin, nous sommes en action! Ceci permet aussi à plusieurs d’abaisser le niveau d’anxiété généré par le défi qui leur est lancé. C’est en chantant qu’Esteban et Nicolas nous propulse vers le large. « Je suis une petite théière… ça c’est ma poignée, pis ça c’est mon bec! » Après une demi-heure de pratique, Catherine nous invite à prendre une minute de silence afin d’éveiller nos sens, particulièrement l’ouïe, à ce que peut nous offrir la forêt. Ce petit moment fut pour plusieurs, le moment fort de la journée… En plus, elle nous offrait la chance de ne plus entendre les plus bavards pour une minute. Plus loin nous avons dû faire face à un obstacle naturel, celui de faire le portage de nos rabaskas au-delà d’une dune de boue. Ce défi ne fut pas simple. Les jeunes se sont montrés très courageux et n’ont pas hésité une seconde à participer à la tâche. Le retour à la base fut joyeux. La pluie n’a pas semblé suffisante pour Aminata qui en a rajouté en aspergeant Yan de toute l’eau de sa gourde. Cette scène fut très amusante, particulièrement pour Yan.
La journée se termine par une rencontre de groupe où tout le monde identifie ses objectifs et ses craintes individuelles. Le déroulement se fait dans un respect exemplaire. L’écoute que chacun porte à l’autre démontre une grande maturité. Avant de se coucher, les jeunes s’amusent en jouant aux cartes. À la toute fin, Alex est consacré l’Empereur des cornichons.