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Jean-Mathieu Chénier

Enseignement de pêche

C’est au son du ukulélé de notre facilitatrice Marie-Michelle que débute cette deuxième journée. Rien de mieux pour nous réchauffer l’âme après un première nuit plutôt fraîche.

Une fois tout le monde debout, nous faisons le plein d’énergie avec des burritos déjeuner préparés avec attention par nos cuissots personnels. C’est en effet l’estomac bien rempli que nous entamons cette première journée d’initiation à la pêche à la mouche.

Une formation en profondeur

Nous nous lançons donc tête première dans la formation sans se douter de l’avalanche de notions et de termes spécialisés que nos mentors s’apprêtent à déverser sur nous. Les différents types de cannes à pêche, les différents modèles de moulinet, les différentes sections de la ligne à pêche, etc. Et nous parlons ici seulement de la canne en tant que telle. Il faut ajouter à ça les salopettes à bottes (communément appelées waders), les lunettes, les sacs pour transporter tous les autres gréements, etc. Et nous n’avons même pas encore parlé des différents nœuds utilisés pour attacher sa mouche et son hameçon à sa ligne.

Bref, tout cela constitue une tonne de connaissances à assimiler en une matinée. Une chance que nos mentors ont la sagesse de pimenter leurs enseignements d’une grande dose d’humour et d’auto-dérision.

– Mario, c’est quoi encore le mot en français?

– Ben, c’est “striper”!

– C’est vrai que c’est un maudit beau mot de la langue française ça, mon Mario!

Il faut dire que le vocabulaire de ce sport est un tantinet inspiré par nos voisins du Sud.

Sauter à deux pieds dans la rivière et dans la pratique

Après avoir intégré toutes (ou en partie…) ces informations, nous recevons l’équipement qui nous permettra de nous transformer en un instant en moucheurs aguerris. Une fois la métamorphose complétée, nous marchons avec excitation jusqu’à la rivière.

Sur les rives, l’enseignement continue. Parmi tout ce qui nous est partagé, les instructions très imagées d’Isabelle sortent du lot. Nous n’oublierons pas de sitôt les « oreilles – seins – oreilles » et les « Fais attention de ne pas échapper ta bière dans ton dos ». De judicieux conseils afin de bien maitriser le lancer traditionnel de nos lignes. Même les autres mentors reconnaissent le génie derrière l’apparente vulgarité de ces instructions.

Quand le temps est venu de mettre tout ça en pratique, nous accueillons l’eau fraîche de la rivière avec grand plaisir. Que c’est agréable après avoir passé un bon moment à suer dans nos « waders ».

Même si ce n’est que le début, Mylène et Anik sont déjà convaincues qu’elles pourraient faire ça durant des journées entières tant qu’elles apprécient l’expérience.

De retour au Café Chez Karl

En rentrant pour dîner, nous faisons la découverte de beaux plants de fraises sauvages. Quoi de mieux pour s’ouvrir l’appétit.

En attendant de découvrir ce que Chez Karl nous réserve, nous discutons avec une aisance surprenante pour des personnes s’étant rencontrées seulement la veille. Disons que de moins en moins de choses sont taboues entre nous.

Une fois servies, certaines d’entre nous continuent de développer leur passion pour les fleurs et les papillons attirés par les imprimés floraux sur leurs accessoires vestimentaires.

Le grand déblocage

De retour sur la rivière après avoir écouté les savoureuses histoires de pêche de nos mentors, nous apprenons d’autres lancers afin de pouvoir moucher en toutes situations.

Pour ma part, je m’improvise expert-moucheur en répétant les astuces des mentors à qui veut bien les entendre. Plusieurs semblent vouloir remettre en question ma crédibilité, tout en mettant quand même en pratique les conseils que je disperse à travers mon chapeau.

Cet après-midi ensoleillé s’avère ce dont chacun des apprentis-moucheurs avaient de besoin pour commencer à maîtriser leur canne à pêche. Monica réussit même à pêcher la première truite du groupe. Certaines commencent même à remettre en question son inexpérience et la rumeur court qu’elle s’est pratiquée en cachette avant l’expédition.

Les prouesses d’Isabelle, moucheuse-extraordinaire

Toute bonne chose ayant une fin, nous devons retourner au campement en fin de journée et pourquoi pas en profiter pour nous mettre au sec.

Autour d’un petit feu, les échanges qui coulaient déjà très bien semblent de plus en plus aisés. Il est de plus en plus difficile pour Louis de nous interrompre afin de servir le souper.

Cette fois-ci, l’équipe de la cuisine nous réserve un potage à la courge avec cari et gingembre qui fait le bonheur de Sophie avec son petit côté épicé, suivi d’une assiette de saumon accompagné d’une papillote de légumes.

La journée se termine avec un retour au soleil couchant question de voir comment tout le monde avait vécu leur première journée en tant que moucheurs. Les commentaires sont unanimes. Le groupe au complet apprécie leur expérience jusqu’à maintenant malgré l’absence de chansons de camp et de jeu de loup-garou (ceci est une blague de mon cru à l’intention des participantes…).

Je me permets de vous partager deux petites choses au sujet de ce retour :

  1. Tous les participantes ressentent un grand plaisir à regarder une autre d’entre lles vivre un beau moment.
  2. Isabelle est définitivement LA meilleure moucheuse que la terre ait portée.

Sur ce, je vous laisse en vous disant que selon André, l’un de nos mentors, le gros du cheminement est déjà fait. Il ne nous reste donc que du peaufinage avant de devenir des experts-moucheurs comme Isabelle.

Jean-Mathieu AKA l’ours polaire

Blogueur et photographe pour la fondation Sur la pointe des pieds