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Expéditions

Auteur

Fabienne Macé

Encore un peu de civilisation ce matin avec de l’eau courante et de l’électricité que nous délaissons petit à petit, à coup de pagaie. Apprentissage, partage et connexions fortes au programme.

Toilettes 101

Félicitations à tout le groupe pour leur efficacité à tout ranger et se préparer ce matin. Tous fin prêts à l’avance!

On en profite pour parler « Pi and Poop » et oui! Inutile de préciser que c’est un sujet qui concerne tout le monde et que dans un environnement totalement naturel, il faut revoir nos habitudes et s’acclimater à d’autres procédures. Je laisse les participants vous raconter les « trucs » à la fois écolo et hygiéniques que Désir de Découvrir nous a enseignées. Astuces et démos aussi comiques qu’indispensables et pertinentes!

Retour sur une veillée engagée

Hier soir, les valeurs et règles de vie de l’expédition ont été au cœur des échanges. Nous, l’équipe d’accompagnateurs, avons été surpris par l’engagement démontré dans les réponses des participants. On sent, même en ce tout début d’aventure, que tous sont y ici pour des raisons profondes et réfléchies; leurs besoins sont nommés, ils expriment tous à leur façon leur volonté de respect envers et de la part du groupe. Les silences, les montées d’émotions ou le besoin de temps pour réussir à parler ont glissé naturellement au travers de la soirée, avec patience et bienveillance. Au centre de leurs préoccupations, la vie avec la maladie prend une grande place, parfois c’est la difficulté de vivre l’après-cancer comme nous l’expliquent Paul et Kayla, ou l’importance d’être tolérant quant aux limites des autres que l’on ne connaît pas ou ne voit pas comme le souligne Coralie. À la question sur ce qui a motivé leur souhait de participer, Michael répond qu’il ne veut manquer aucune opportunité suite à son diagnostic; depuis la maladie, il se sent pousser à saisir toute nouvelle occasion. Et Paul de renchérir que c’est si facile de rester tranquille chez soi mais qu’aujourd’hui il ne veut plus perdre son temps mais aussi tout essayer.

Enfin l’aventure pour vrai

Après une heure de navette, on arrive à notre vrai point de départ. Un joli pique-nique sous les arbres et c’est parti pour un peu de technique sur la plage y compris nœud de chaise et tête d’alouette.

Canots chargés de barils et sacs étanches,  duos de coéquipiers annoncés, on décide d’un cri de groupe en brandissant les pagaies: « Vérendrye » (nom de la réserve faunique que nous traverserons).  Ça y est, on est de vrais aventuriers prêts au départ !

Mais ne vous emballez pas, on fera deux kilomètres aujourd’hui ! Parfait pour mettre en pratique les techniques et prendre le temps, rendus à notre spot de campement. Parce qu’il vaut vraiment le coup notre spot : face au soleil couchant, parsemé de cèdres et juste pour nous!

Mario B. nous invite à la connexion-médiation les pieds dans l’eau, les yeux clos… moment paisible fort apprécié.

Le campement s’installe, certains chargés de couper du bois pour le feu, d’autres d’installer les toilettes et une troisième équipe à la cuisine : au menu Pokébowl!

L’équipe des guides nous organise une table-buffet incroyable que je vous laisse découvrir en photo. De la couleur, des saveurs et de la bonne humeur à volonté!

« Sur la pointe de pieds » en 3 versions

Comme à chaque expé, on s’interroge sur le nom énigmatique de la fondation… Au contraire, ce nom regorge de bonnes explications ; trois selon Mario.

1. Pour devenir explorateur, il faut se lever sur la pointe des pieds pour voir l’horizon.

2. Pour voir le soleil au-delà des nuages, et donc la lumière au-delà du cancer, il faut se lever sur la pointe des pieds.

3. Pour les Premières Nations, marcher avec précaution, un peu comme sur la pointe des pieds, évitait de déranger la faune et de laisser des traces ; comme un joli conseil d’être bienveillant, doux et de ne rien brusquer avec les autres.

Petit jeu autour du feu auquel je ne participe pas parce que je suis sur la plage à vous écrire, mais j’entends les rires de loin et même des sons bizarres quand Michael (anglophone) tente de dire : HUARD!  Oiseau emblématique du Québec qui nous fait l’honneur de chanter sur le lac ce soir. Dommage que vous n’ayez pas le son, les deux valent vraiment le coup d’être entendus!

Et Mario de conclure la soirée en invitant tout le groupe à le dire haut et fort, en français pour tous, parce que « ça se traduit mal » :

« EILLE LE MONDE, ON EST TU BEN! »

 

Fabienne Macé

Blogueuse et photographe bénévole pour la fondation Sur la pointe des pieds