Ce matin, Catherine s’est jointe à Marc-André pour former un duo du tonnerre. Accompagnées d’une guitare et d’un ukulele, leurs voix ondulent à l’unisson pour réveiller le campement endormi. La sensation d’entendre s’approcher la douce musique qui nous sort doucement du sommeil est complètement incroyable…
La nuit fut un peu plus fraîche que celle de la veille, mais beaucoup moins humide. Disons que nos bras sont restés à l’intérieur des sacs de couchage. Comme à l’habitude, depuis un matin, tout le monde emballe ses effets personnels et démonte le dôme. L’horaire étant chargé pour bien orchestrer le retour, le temps pour déjeuner fut plus bref, mais non moins agréable. Nous sentons quelque peu la fin approcher, mais personne ne semble s’en occuper. Tout le monde est joyeux, chacun profite à sa façon des derniers moments.
Pour déterminer les grands vainqueurs de la coupe du Poisson blanc, Catherine et Marc-André divisent les équipes. Les jeunes formeront l’équipe des Saucisses arc-en-ciel et les accompagnateurs l’équipe des Cornichons grognons. La tension est à son max. L’adversité s’empare des relations amicales tissées lors du séjour. Chaque équipe s’aligne sur la ligne de départ pour s’affronter dans un sprint de tous les instants. Pow! La course est lancée. Tous les coups sont permis. Les pagaies sont affutées et prêtent à trancher. Après un départ chaudement disputé et une avance difficilement gardée, les Cornichons grognons sont parvenus à franchir la ligne d’arrivée quelques centimètres avant les Saucisses arc-en-ciel. Malgré la lourdeur significative de cette défaite, les jeunes ont tout de même accepté leur chute et ont mis la main à la pâte pour ranger tout le matériel ainsi que replacer les rabaskas dans leur stationnement.
De retour à l’auberge, chacun a remis l’équipement emprunté et est passé sous la douche. J’ai l’impression que celle-ci a été bien accueillie… Une fois propre, tout le monde s’est rassemblé au salon pour jouer aux cartes, tel un groupe d’amis qui a toujours eu cette habitude. Définitivement, ces expéditions révèlent quelque chose de magique. À mon avis, ça ressemble à quelque chose comme de l’humanité dans sa plus simple expression. Un groupe qui semble si différent au départ, mais qui en si peu de temps laisse émerger un paquet de ressemblances. J’ose utiliser la métaphore qu’Antoine a utilisée hier pour exprimer l’image qu’il percevait du groupe. Voici à peu près ses mots : « Le groupe me fait penser à un bouquet de fleurs. Au début le groupe est ensemble, mais tarde à montrer son vrai visage, à s’exprimer tel qu’il est. Une fois dans l’eau, les fleurs commencent à sortir et peu de temps après, le bouquet fait tourner les têtes par sa splendeur… et toutes ses couleurs. » À mon avis, les fleurs qui se sont ouvertes dans cette expédition au Poisson blanc… ne se faneront jamais.