Au cours des prochains jours, huit femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique vivront une aventure thérapeutique de pêche à la mouche sur les rives de la rivière Sainte-Marguerite. Pour elles, ça sera l’occasion de lâcher prise en vivant pleinement le moment présent.
« On a créé le projet-pilote Lâcher prise parce que les femmes ont mentionné avoir un important besoin de déconnecter et de lâcher prise sur un paquet d’affaires, notamment pour penser à autre chose que la maladie, explique Catherine Provost, chargée de projets et facilitatrice en intervention par la nature et l’aventure pour la fondation Sur la pointe des pieds. Ça peut être difficile de se changer les idées de de voir le positif à travers tout ça. »
La fondation Sur la pointe des pieds a travaillé en partenariat avec la Fondation du cancer du sein du Québec et la Fondation québécoise du cancer pour créer un projet pilote adapté à la réalité des femmes 30 à 39 ans qui vivent avec un cancer du sein métastatique.
« C’est important de les reconnaitre dans leur diagnostic, par ce que le cancer du sein métastatique est méconnu, note Cécilia Peugeot, travailleuse sociale de la Fondation cancer du sein du Québec, qui accompagne le groupe. Elles ont des besoins particuliers et on doit leur accorder cette reconnaissance. »
C’est ainsi qu’un séjour a été conçu sur mesure pour Anik, Everard, Mariève, Caroline, Émilie, Anna, Geneviève, et Joanie. « Tout est calculé pour qu’il y ait une ambiance assez smooth, note Catherine Provost, mais derrière chaque action, on a un objectif thérapeutique. On ne fait pas les choses pour rien. »
Du samedi au mercredi, les huit femmes sont accompagnées de 14 autres personnes, pour vivre un séjour de pêche à la mouche sur la rivière Sainte-Marguerite. Sur le groupe d’accompagnateur, on retrouve quatre guides de pêche, une médecin, une infirmière, deux travailleurs sociaux, deux facilitatrices d’aventure thérapeutique, trois personnes responsables de la logistique (dont la tâche clé de préparer les repas) et un blogueur-photographe.
Dès leur arrivée sur le site des chalets Bardsville, sur les rives de la rivière Sainte-Marguerite, les participantes ont dû remettre leur montre et leur téléphone cellulaire. Le but: déconnecter du quotidien et se laisser guider au rythme du soleil et des activités. « On veut leur apprendre de nouvelles activités pour qu’elles arrêtent de penser aux tâches et aux soucis quotidien », note Catherine Provost.
Le séjour a commencé par une activité d’éveil sensoriel sur le bord de la rivière. Par la suite, les participantes ont ensuite reçu tout leur équipement pour l’aventure, dont les sacs de couchage, des sacs au sec, des vêtements de plein air, et plusieurs cadeaux de différents commanditaires, dont des gourdes, un sac à lunch réutilisable, de la crème solaire, du baume à lèvres et autres. Par la suite, elles ont fait une séance d’essayage de bottes-pantalons étanches pour marcher dans la rivière.
Avec de bons conseils d’Yves, un des mentors de pêche pour le séjour, les participantes ont appris le noeud essentiel pour la pratique de la pêche mouche, soit le noeud de l’anguille barrée.
Après un court repos, tout le groupe est de retour autour du feu pour profiter d’un bon repas en plein air. Au menu: potage aux poireaux, sauté de légumes et poulet sur riz et pain de Jaco.
La soirée s’est terminée avec une discussion sur les objectifs de chacune des participantes au cours des prochains jours.
« Les participantes ne savent pas toujours ce qu’elles viennent chercher, note Catherine Provost, mais elles repartent toujours avec pas mal plus que ce qu’elles pensaient pourvoir retirer de leur expérience. Un des aspects les plus importants, c’est qu’en repartant à la maison, elles savent qu’elles ne sont pas seules à vivre avec ce qu’elles vivent. »
Guillaume Roy, blogueur et photographe pour la fondation Sur la pointe des pieds