Madeline Pillipow

56 - Grande Expédition Été 2019 - Réservoir Manicouagan, QC

Bonjour !

Je m’appelle Madeline Pillipow et j’ai présentement 23 ans. Mon parcours avec la fondation Sur la pointe des pieds a commencé en 2016, alors que je n’avais que 15 ans. Je venais tout juste d’emménager à Calgary pour commencer ma 10e année quand une toux persistante est venue complètement chambouler mes plans pour le secondaire.

Après environ trois mois de toux, plusieurs diagnostics erronés de pneumonie, des antibiotiques inefficaces et bien des nuits sans sommeil, ma mère m’a amenée au service d’urgence de l’Hôpital pour enfants de l’Alberta. Elle leur a dit qu’on ne partirait pas tant qu’on n’aurait pas trouvé ce que j’avais vraiment. Au début, eux aussi ont cru à une pneumonie et m’ont demandé de revenir le lendemain pour recevoir des antibiotiques par intraveineuse. Mais quand je suis arrivée à la clinique des maladies infectieuses, les médecins ont décidé d’approfondir les examens — eux aussi soupçonnaient quelque chose de plus grave.

Pour faire court : on m’a diagnostiqué un lymphome de Hodgkin de stade 4. Après six mois de chimiothérapie et un peu de radiothérapie, j’ai été déclarée en rémission… mais pas pour longtemps. Trois semaines plus tard à peine, j’ai rechuté. Cette fois, le cancer était plus résistant aux traitements et je me sentais complètement abattue. J’étais anéantie, isolée, dévastée par la vie que j’avais perdue.

Finalement, j’ai reçu une greffe de cellules souches de mon grand frère, qui était un donneur parfaitement compatible. Ça a été suivi d’un mois à l’hôpital (dont 75 % du temps à dormir), trois mois en isolement complet, puis six mois en isolement partiel. Après tout ça, je croyais être prête à reprendre ma vie — mais j’ai vite compris que le cancer m’avait laissée avec bien plus que des séquelles physiques.

Mon corps et ma santé mentale étaient à bout. J’ai essayé de redevenir une ado “normale”, mais j’avais toujours l’impression d’être à la traîne ou d’en faire trop. Je ne savais plus où était ma place. Je voulais retrouver mes amis, jouer au basketball, participer aux pièces de théâtre de l’école — juste redevenir moi-même.

C’est à ce moment-là que j’ai découvert Kids Cancer Care, et par leur biais, une brochure des expéditions de la fondation Sur la pointe des pieds. L’idée de partir en nature, camper avec d’autres ados ayant eux aussi vécu un cancer, c’était comme une bouée de sauvetage. J’ai toujours aimé être dehors, alors je me suis inscrite à ma première expédition.

Je n’ai même pas les mots pour décrire la transformation mentale que j’ai vécue durant ce voyage. J’ai fait des choses que je n’aurais jamais cru possibles — camper en plein cœur d’une des pires tempêtes de vent et de pluie que j’ai vues, traverser des lacs en canot, allumer des feux sans briquet… et surtout, m’ouvrir émotionnellement à des gens qui comprenaient réellement ce que c’est que de vivre (et survivre) au cancer. C’était libérateur. J’ai gagné en confiance. J’ai appris à tendre la main au lieu d’essayer de tout gérer toute seule. J’ai compris que l’autonomie, ce n’est pas devoir tout faire par soi-même.

Ma deuxième expédition a été la Grande Expédition, à l’été 2019, juste après avoir terminé le secondaire. J’ai abordé ce voyage avec un autre état d’esprit : je voulais me dépasser physiquement. Pendant ma convalescence, j’ai développé une neuropathie périphérique, ce qui a entraîné beaucoup de défis. Mon métabolisme a ralenti, j’ai perdu de la masse musculaire et ma confiance en moi en a pris un coup. Lors de ce plus long voyage, j’ai poussé mon corps autant que je le pouvais — et quelque part en chemin, j’ai compris que la confiance ne vient pas de la forme physique, mais de ce qu’on porte à l’intérieur. Cette leçon me suit encore aujourd’hui.

Ces expéditions ont été fondamentales dans ma guérison, autant physique que mentale. Je porte Sur la pointe des pieds, Catherine, Marie-Michelle et toutes les personnes impliquées dans mon cœur avec la plus grande reconnaissance. Je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui sans les expériences que vous m’avez offertes.

Aujourd’hui, je suis fière d’être diplômée de l’Université de Victoria avec un baccalauréat en biologie et psychologie. Je viens de terminer ma première année à l’école de sciences infirmières (qui l’aurait cru ?). Je suis aussi entraîneuse personnelle chez F45 à Marda Loop, où je partage mon histoire pour inspirer et motiver les autres. Mais surtout, je suis heureuse — non pas parce que je suis redevenue celle que j’étais, mais parce que je suis devenue quelqu’un que je n’aurais jamais imaginé être.

Merci d’avoir fait partie de ce parcours.

Me soutenir

Vous souhaitez me soutenir? Cliquez sur le lien ci-dessous pour être dirigé vers notre plateforme de financement.

En savoir plus