Pourquoi refaire la traversée du lac une deuxième fois? Pour mettre à profit ce que j’ai appris de ma première expérience. Les défis forment les gens, pas seulement la jeunesse! J’ai modifié mon entraînement et j’ai adoré ce que j’ai découvert : plus de Trail et de temps passé en raquette dans le bois. Du pur bonheur!
À une semaine de l’événement, j’ai voulu modifier mon inscription pour le 10 km. J’avais peur d’échouer, malgré que je l’avais réussi l’année d’avant. Courir le 10 km est tout aussi gratifiant, mais je ne l’aurais pas fait pour les bonnes raisons. La peur de l’échec peut limiter bien des gens et restreindre les apprentissages. Quel exemple j’aurais donné à mes trois gars en leur disant que maman voulait courir le 10 km par peur de l’échec? Il faut croire en ses rêves, en son potentiel et oui, il se peut que cette année, maman décide d’arrêter avant la fin parce qu’elle sent qu’elle risque d’hypothéquer sa santé. J’ai dit ouvertement que j’avais peur et que je me permettrais de terminer en motoneige si c’est ce qui était le mieux pour moi cette année. Ce sera de l’expérience de vie de plus et non pas un échec. Je me suis lancée en me promettant de terminer en forme et avec le sourire, que ce soit à pied, en raquette ou en motoneige.
Ce fut ma plus belle et ma plus enrichissante course à vie. J’ai partagé le lac avec des gens extraordinaires, sur des périodes plus ou moins longues, en acceptant d’y aller à mon rythme. Comme dans la vie, certaines personnes nous accompagnent sur notre chemin pour nous faire grandir et nous faire voir la vie d’un point de vue différent. Ce fut le cas ce soir là! Lorsque je sentais que le rythme ne me convenait plus, j’acceptais de les laisser aller. On s’est coupé le vent, on a discuté et on s’est respecté! J’ai contemplé le paysage, j’ai pris des photos et j’ai savouré chaque moment! Avec mes raquettes, je pouvais lever ma tête et courir sur toute la surface contrairement à l’année d’avant. Je ne devais pas me limiter à courir dans les traces des autres. J’ai vu plus loin, comme si j’étais sur la pointe des pieds. Je me suis sentie forte et en plein contrôle de ma vie. Oui j’ai eu des douleurs, mais je savais qu’elles étaient passagères. Je savais que j’avais une chance inouïe d’avoir la capacité physique de relever ce défi! Merci à tous ces gens magnifiques que j’ai croisé et qui m’ont permis d’avancer. Merci à tous les bénévoles, à la fondation Sur la pointe des pieds et un merci particulier à Katia et son équipe des courses CRYO de permettre également aux coureurs de se reconstruire.