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Rabaska et montagnes

Comme elles le font à chaque début d’expérience, Marie-Michelle et Catherine nous ont réunis dans notre coin salle à manger pour nous parler des règles de vie dans le groupe. Elles n’ont nommé personne, mais j’ai quand même eu l’impression que c’est un peu à moi qu’elles s’adressaient en particulier.

Je suis une fille qui a besoin d’un peu plus d’estime de moi. Je sais que je suis une personne bien. En même temps, j’ai l’impression que je pourrais être mieux aussi.

Avec mes amis à l’école, pis à la maison avec mes deux frères, on a l’habitude de se niaiser. J’imagine comme tous les frères et sœurs. C’est jamais méchant, genre « on sait bien toi, tu ne sais même pas attacher souliers toute seule ». N’empêche que des fois, je me dis que c’est un peu comme si on callait les autres pour se remonter soit. Je n’aime pas ça lorsque les autres font ça avec moi, mais moi je ne m’empêche pas de leur faire à mon tour. Pourtant, dans le fond, ça n’augmente pas mon estime de moi, loin de là. Et ça ne donne pas le goût de me tendre la main, j’imagine.

Marie-Michelle et Catherine nous ont donc parlé de l’importance de traiter les autres comme nous voulons être traités et elles ont insisté sur le respect mutuel. C’est clair que c’est comme ça que j’ai envie que ça se passe dans le groupe. Je suis sûr que je peux trouver une manière de prendre ma place dans l’expédition de manière positive et inclusive, comme disent les accompagnatrices. « Inclusif » : ça sonne doux à mes oreilles. Que chacun ait sa place!

D’ailleurs, c’était cool de voir Jack et Lily s’amuser à trouver un élément du tableau périodique pour chaque lettre de l’alphabet tout en avironnant. Cela a joyeusement dérapé vers de nouveaux éléments chimiques comme le « futon » et le « crouton ». De quoi réinventer l’univers! J’ai senti que ces deux-là venaient de trouver une place à eux où ils peuvent triper et que c’est gagnant pour tous.

Moi, pendant ce temps-là, j’étais quasiment hypnotisée en avironnant, avec le blogueur en toile de fond qui scandait un mantra, genre moine bouddhiste, pour donner le rythme et synchroniser nos avirons. Ça m’a vraiment permis de me concentrer sur mes pensées et mon énergie sur mon aviron et d’oublier mes tourments du matin.

Comme la météo qui est passée du frette, pluvieux et venteux au début de la journée pour laisser place au soleil à la chaleur, moi aussi j’ai viré du bon bord. J’ai mis pied à terre sur notre nouveau site de campement avec la ferme résolution de miser sur une attitude positive pour triper encore plus en rabaska pour le reste de l’aventure.

Le magnifique coucher de soleil sur l’eau calme et les montagnes en chantant des chansons autour du feu de camps à l’unisson. Quelle belle manière de prendre une belle vitesse de croisière pour le reste de l’expédition!