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Grande expédition été 2018 (19-29) - Jour 6

La routine du matin commence à s’intégrer. Chacun respecte sa tâche et quelques échanges se font pour s’accommoder les uns les autres. Avant de partir, notre infirmière Julie et Dr Simon s’installent pour opérer la clinique de soin des pieds. À tour de rôle, chaque participant ou presque s’installe pour recevoir le traitement qui lui convient. La partie du pied la plus sollicitée est l’arrière du talon en montant sur le tendon d’Achille. Quelques petits soins d’orteils sont aussi en demande.

Nous sommes donc tous partis en direction du Nub Peak. Le départ était prévu pour 9h, nous sommes partis à 10h. Cette ascension sera la plus longue et la plus abrupte du séjour. Nous atteindrons 2800m. La première partie s’est passée à un rythme lent, afin de respecter le tempo de tout le monde. Étant de rythme très différent, c’est toujours la personne la plus lente qui est chef de file. De cette façon, le groupe ne se distance pas et reste ainsi uni. Après une heure et demi de marche, de forêt et de moustiques, nous nous sommes arrêtés dans une petite clairière pour nous reposer. Mario a pris quelques minutes pour nous expliquer les raisons pour lesquelles la nature prend autant de place dans sa vie. Il nous a fait nous concentrer sur chacun de nos sens et nous a demandé par la suite ce qui nous avions remarqué. Tout de suite après, Dre Marie-Ève a initié une période de méditation. Dans un décor aussi fabuleux, même les plus réticents y ont participé.

Ensuite est venu le temps pour chacun de décider s’il allait gravir le sommet ou plutôt retourner vers le “logde” à un rythme moins rapide. Pour s’assurer que chacun ferait le bon choix, Olivier a mentionné que l’ascension jusqu’au sommet prendrais au moins quatre heures, que nous allions marcher très près de la falaise, que de forts vents nous attendaient et que le dénivelé était de 400 m. Par conséquent, ceux qui allaient décider de retourner n’auraient plus la chance de retourner au sommet. Il est tout de même important de spécifier que peu importe le choix, la vue est toujours incroyable. À ce moment, le groupe s’est presque séparé en deux. Je faisais partie du groupe qui irait jusqu’en haut. La route fut effectivement difficile, mais l’enthousiasme, l’émotion et l’euphorie qui nous attendaient en haut fut mémorable. Cette incroyable sensation d’avoir réussi l’objectif, le vent à couper le souffle et la vue… donne à la vie une grande satisfaction d’être vécue.

Bien que l’autre groupe n’aie pas eu la chance d’atteindre le sommet, tout le monde était très satisfait de sa journée. Plusieurs discussions enivrantes ont égayé l’excursion. Des points de vue aussi invraisemblables que majestueux. À voir le visage de Myriam lorsque nous nous sommes rencontrés au campement, cette journée avait certainement été formidable. Une température extraordinaire et juste assez de vent pour éloigner les moustiques (Dieu merci)! Myriam a même cru bon de nous mentionner: ” Cette journée était certainement très belle, car c’est la première où je n’ai pas pleuré.”

Ce soir, pas de discussion de groupe. Il est 21h et presque tout le monde est couché. Demain, la journée s’annonce plus mollo. De plus, le départ se fera plus tard qu’à l’habitude.

Maintenant, voici les propos de Janny. Une autre super rédactrice.

“Ici, la température change tellement vite ; on peut avoir extrêmement chaud pendant une minute et avoir des frissons pendant la suivante.

C’est un peu comme nos émotions. On passe d’une à l’autre vraiment rapidement, parfois sans trop s’en rendre compte. La fierté d’avoir réussi à monter jusqu’en haut de la montagne, la peur de penser qu’on ne sera pas capable de le refaire le lendemain. La joie de connaître de magnifiques personnes, la tristesse de savoir que l’on se quitte déjà bientôt. Le sentiment d’être invincible sur le sommet, puis on réalise l’impuissance que l’on a face à la nature. Vivre autant d’émotions peut être aussi épuisant que de marcher 15 kilomètres, mais ça en vaut tellement la peine ; paysages à couper le souffle et moments magiques avec les autres participants. Bref, une expédition inoubliable.”

Nicolas Tremblay, blogueur et photographe pour la fondation Sur la pointe des pieds

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