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Grande expédition été 2018 (19-29) - Jour 7

Aujourd’hui, le plan de la journée était très simple. Se lever tard, déjeuner tranquillement, préparer notre bagage de jour et se rendre devant le majestueux mont Assiniboine pour discuter. Nous avons donc quitté le camp vers 11h. Le but de cette journée simple était de reprendre nos forces pour les trois prochains jours qui seront itinérants (nous avions un camping fixe depuis notre arrivée dans les montagnes) et aussi faire un retour sur cette journée d’hier qui fut pour plusieurs, un sommet dans tous les sens. Le deuxième but de la journée était de faire un retour sur les objectifs que chacun s’était fixés 6 jours plus tôt. Ce tour de rôle ressemblait à une communion. Tous étaient attentifs et très contemplatifs les uns face aux autres. Ce tour de rôle était sans rôle, d’une authenticité et d’une sincérité à vous couper le souffle.

Tout de suite après, l’atmosphère était à la fête. Nous avons joué au Haki et au frisbee. Même, sans que nous puissions y croire, Cindy et Mikael sont allés non seulement se baigner, mais nager dans le lac formé par un glacier juste au pied du mont Assiniboine. Wow! Il faisait environ 8° C aujourd’hui et environ 0°C avec les vents… Arrivés au camp, nous avons préparé les bagages de nourriture pour les 3 prochains jours. Dre Marie-Ève et moi partons maintenant vers le “lodge” pour aller recharger les batteries de nos appareils électroniques. Alors, je vous laisse avec les propos de Vincent qui, lui aussi, désirait s’exprimer sur le blog. À demain!

“C’est une chance unique que nous puissions séjourner dans ces lieux. Les montagnes c’est tellement fort. Un symbole de puissance et de longévité. On ne peut faire autrement que s’arrêter pour tout contempler à tout moment. J’y trouve beaucoup de parallèle avec la vie, avec la résilience et la patience. Contrairement à nous, ces géants vivent pour des centaines de milliers d’années. Mais comme nous, ils font quotidiennement face à des intempéries imprévisibles et changeantes. Malgré tout, les montagnes sont là, grandioses et inébranlables.

D’un point de vue personnel, je découvre dans ce voyage un type de gens que je croyais disparus. Des gens vrais et intenses, qui vivent avec moins mais qui en profitent plus. La vie en montagne est beaucoup plus simple. Axé davantage sur la célébration de la beauté naturelle de notre monde. C’est déstabilisant au départ de vivre avec moins, mais finalement, les résultats sont beaucoup plus gratifiants. Comme je le disais, faire plus avec moins. Profiter davantage des choses simples.

Nous avons eu la chance de nous baigner dans un lac formé par la fonte des glaciers sur les montagnes. Un petit paradis aux allures épiques et chevaleresques. Un lac bleuté turquoise avec en arrière-plan de modestes collines de plus de trois-mille mètres décorés de neiges éternelles à leur sommet. L’eau était glacée, mais le moment était spontané. Tout le monde a mis sa pudeur et sa gêne de côté (tous se sont baignés avec des vêtements) mais personne n’a hésité à plonger dans le lac et à s’imprégner de l’instant présent.

Dans ce voyage, on n’a pas d’autre choix que de mettre nos agendas personnels de côté. Notre but ultime devient commun. Aller en haut de la ”pente”, préparer une bouffe sur le coin d’une table assemblée par deux chevrons et une planche de contreplaqué, transporter la bouteille d’eau d’un confrère ou même lacer la botte d’une personne qui a les mains pleines. Nos gestes simples deviennent importants. Chacun de nos phrases, de nos discussions ou de nos karaokés improvisés devient des moments mémorables et introspectifs. Chacun de nos petits encouragements et de nos gestes altruistes contribue à notre but commun : monter la côte, contempler le monde et célébrer la vie pour une seconde de plus.”

Nicolas Tremblay, blogueur et photographe pour la fondation Sur la pointe des pieds

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